Mistral AI

Mistral AI est-elle une entreprise française ? Qui détient son capital ?

 Arthur Mensch a partagé des informations intéressantes lors de son audition au Sénat: notamment la répartition du capital. Alors, Mistral, toujours français ou pas ?

Arthur Mensch, a été auditionné par une comission du Sénat en mai 2024.

Le niveau de connaissance de l’IA des auditeurs était … inégal.

Pour l’anecdote, l’une des sénatrices qui interrogeait Arthur Mensch, prononçait OpenAI « Opeune Aïe »

L’essentiel

Mistral : 38 personnes en France, 7 aux US, 7 en Angleterre

Concurrents US : les fililales IA de Meta, Google, Microsoft, Amazon qui emploieraient environ chacun 1000 personnes.

Projet de Mistral

Permettre aux développeurs d’intégrer dans les systèmes leurs valeurs et non subir celles injectées par OpenAI, Microsoft, AWS, Anthropic ou LLama.

Empêcher les 4 entreprises qui ont capté l’essentiel de la valeur de la révolution numérique au cours des 20 dernières années, de capter l’essentiel de la valeur de la révolution industrielle de l’IA.

Les positions attendues

L’IA, on peut l’utiliser pour faire le pire (des virus, par exemple), comme le meilleur (des antivirus plus performant et pour lui, l’antidot aux maux générés par l’IA se situe souvent dans l’IA, elle-même.

A Mensch, recommande de réguler la technologie, plutôt que les applications a pour conséquence de favoriser les grands acteurs.

Au-delà des risques, il faut imaginer que l’IA permet d’injecter plus d’intelligence dans diverses applications

  • Personnaliser de l’éducation
  • Aider au diagnostic médical, y compris dans les déserts médicaux
  • Fluidifier l’accès à la connaissance : cela permet de « monter sur les épaules des géants ».

Mais, Arthur Mensch a partagé des informations qui m’ont paru intéressantes :

Pour lui, le système de formation français est une force : Mistral arrive apparemment à recruter des jeunes de 24 ans et à les faire monter en compétence très rapidement pour leur permettre d’atteindre le niveau de personnes avec 10 ans d’expérience dans d’autres pays (NDLR : cette montée en puissance se fait nécessairement en moins d’un an, puisque Mistral a un an).

Levée de fonds et contrôle de la société

La série A s’est faite auprès d’acteurs non européens, car les fonds européens ne font pas des chèques de 50 ou 100 millions dans des boîtes de moins d’un an, qui ne font pas de chiffres d’affaires.

L’alliance avec fonds US étaient nécessaires car ils « comprennent mieux la technologie ».

Mistral a ouvert une filiale US.

75% du capital est actuellement français : fondateurs, salariés, investisseurs français.

Régulation

Il faut réguler les applications plutôt que la technologie.

Traduisez : cela ne sert à rien de demander aux boîtes éditrices de LLM d’ouvrir leurs modèles pou voir ce qu’il y a sous le capot, mais plutôt étudier/réguler/sanctionner les usages qui sont faits de cette techno.

Contexte : l’IA act va plutôt dans le sens d’un audit et d’une régulation de la façon dont les systèmes d’IA sont fabriqués.

Outre le fait qu’Arthur Mensch estime que réguler la façon dont les modèles sont entraînés n’a pas bcp d’intérêt, donner toutes les recettes d’extraction des raisonnement (pour se mettre avec une législation qui obligerait des sociétés comme Mistral a faire preuve d’une totale transparence), reviendrait selon lui à mettre en danger la société, puisqu’elle révèlerait ses secrets de fabrication.

Mistral préfère proposer des outils pour auditer le comportement du modèle et des applications réalisées à partir de ce modèle, pour vérifier qu’il a bien statistiquement le comportement attendu. C

Par ailleurs, d’une façon plus générale, pour Arthur Mensch, la croissance est plus difficile à avoir en France, car la législation est contraignante.

Arthur Mensch a défendu un point de vue un peu ambigue sur l’assouplissement du fonctionnement du marché du travail. On comprenait qu’il souhaitait pouvoir réduire ses effectifs plus rapidement que ce qui est prévu dans le droit du travail français (préavis de licenciement trop longs) afin de se rapprocher du fonctionnement des start-up US, mais il expliquait que c’était motivé par le faire de donner plus de libertés aux salariés de quitter plus vite lorsque ces derniers le désiraient.

Sur les perspectives de l’IA et la concurrence avec les humains

Pour Arthur Mensch, l’IA ne dépasse l’intelligence humaine car c’est la compréhension d’une base de connaissance et un langage de programmation abstrait. On peut demander au modèle ce qu’il veut qu’il fasse et il écrit son propre code pour appeler un certain nombre d’outils. Pas de conscience, pas d’autonomie. Lorsque l’on écrit le logiciel, on contrôle toujours ce qui va se passer (NDLR : je crois que cela contestable, en général pour le deep learning et en particulier pour l’IA générative).

Il affirme que l’IA va augmenter les humains, leur productivité, la façon dont ils vont travailler. Il faut être plus créatif, plus dans le relationnel car les aspects procéduraux vont être remplacés par la machine (NDRL : là encore, je crois que c’est contestable et contesté).

Très intéressant

Les technologies disponibles pour entrainer des modèles linguistiques se démocratise.

Les problème de l’Europe

  • Marché très fragmenté
  • Plus difficile de recruter de bons vendeurs, de bons marketeurs.
  • Il y a des compétences que l’on a pas. Notamment dans le domaine du marketing des nouvelles technologies (cela a supris nombre de participants, qui s’attendaient plutôt à entendre que l’on manquait de compétences techniques).

Ses recommandations pour rendre la France plus attractive pour l'IA

  • Financer la recherche publique et privée en IA
  • Permettre d’utiliser le CIR pour financer l’utilisation de carte graphique (NLDR : sauf si je me trompe l’acquisition de matériel est pris en compte dans le calcul du CIR, mais pas la location de serveur).
  • Supprimer des heures de mathématiques est une erreur.

Sur l’intérêt de l’IA pour le travail parlementaire

L’IA générative peut être utile pour interroger, analyser, trouver des références au sein d’un corpus de loi et de données.

L’IA pourrait faciliter l’accès à la loi du citoyen ordinaire.

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