Web 3: décentralisation, metaverse, crypto, NFTs

Pourquoi l'avenir du Web3 n'est pas assuré en 2023: spéculation, inutilité, écologie...

De nombreux promoteurs du Web3 doutent maintenant de son avenir. Notre analyse sur les problèmes du Web 3.

Pour comprendre les difficultés du Web3, il faut comprendre que c'est avant tout un concept marketing.

Le web 3, un concept marketing plus qu'une révolution technologique

L'expression a d'ailleurs été utilisé par des centaines de prospectivistes pour définir des choses totalement différentes, avant de s'imposer dans le langage courant: depuis 2010, chacun veut être celui qui allait être le découvreur de la nouvelle génération de services qui ferait entrer Internet dans une nouvelle ère.

En réalité, c'est de la communication et du marketing qui permet à des conférenciers de vendre des conférences, des salontiers de vendre des stands dans des salons à des start-ups, qui ont convaincu des fonds spéculatifs de les financer, avec l'argent collectés auprès d'investisseurs avides de gains rapides à réaliser sur des technologies dont les journalistes avides de nouveautés pour générer du clic et des affichages de bannières sur leur média digital. Tout ce petit monde a intérêt à annoncer et encourager la prochaine révolution digitale.

Sans ce contexte en tête, on a des difficultés à comprendre l'engouement autour de ce concept curieux du web3 qui regroupent aujourd'hui des composantes aussi hétérogènes que

  • Les masques de Facebook pour se déplacer dans des univers en 3D et vendre des espaces publicitaires sans être dépendant des fabricants de hardwares comme Apple qui empêche désormais Facebook de capter les données pour cibler cette publicité, tout en lui faisant payer une dîme de $10 milliards par an pour que les applications Facebook soient installées par défaut sur les nouveaux iphones
  • Les jeux vidéos en 3D tels que Assassin's Creed, Minecraft,
  • Les univers en 3D accessibles sans les masques de Facebook dans Thesandbox ou Horizon World.
  • La blockchain censée remplacer les tiers de confiance commes les notaires ou les Etats
  • Les cryptomonnaies qui n'ont de monnaies que le nom, puisqu'elles sont utilisées par les déliquants pour se soustraire à l'impôt, par les criminels pour être rémunérés de leurs méfaits, par les russes qui souhaitent sortir de l'argent de la Russie lorsque leurs banques n'ont plus accès au système SWIFT contrôlé par les américains et surtout par les super-spéculateurs qui utilisent le bitcoin pour arnaquer les petits porteur en recherche de gain rapide.
  • Les NFTs, qui sont ces oeuvres d'art numériques les plus fragiles puisqu'impossibles à admirer sans ordinateur et sans électricité et qui sont évidemment sujettes à l'hyperspéculation

Bref, on voit bien que des milliers d'acteurs proposant des services de nature totalement différentes se sont rattachés à cette pseudo troisième génération de services internet pour de purs raisons commerciales.

Au moins, le Web 2 était clair, c'était l'internet où les internautes reprenaient le pouvoir et devenez émetteur d'information, après un Web 1 dominé par les entreprises.

Dans ce contexte, pas étonnant que le Web3 connaissent des difficultés.

L'avenir du Web 3 hypothéqué par son manque flagrant d'utilité

Mais, dans le fond, le Web3 ne sert pas à grand chose. Il ne donne pas accès à des informations intéressantes comme le web 1. Il ne permet pas de donner de pouvoir aux invidus comme le web 2, parmi lesquels le pouvoir de s'exprimer, indépendamment des médias. Si l'on exclut les jeux vidéos (que l'on a rattaché, de façon totalement artificielle, au Web 3 pour multiplier par 100 son nombre d'utilisateurs) qui ont une valeur ludique, dans le Web3, on s'ennuie un peu et on se livre à des activités qui ne sont pas essentielles.

Dans ce contexte, le fort impact écologique à un moment des technologies du Web3 passent mal car le Web 3 est beaucoup plus gourmand en électricité et use beaucoup plus les matériels que le Web 2 ou le Web 1.

Au delà, ces points de vue partisans, je le reconnais, les hésitations sur l'avenir du Web 3 sont liées à un autre élément.

Avec le Web 3 comme avec les technologies émergentes, on n'est jamais certain de rien

Avec les nouvelles technologies, on ne peut être certain que d'une chose: on n'est certain de rien. Surtout pas du moment où elles vont décoller et de si les personnes "normales" s'y convertiront. Il est, donc, toujours, hasardeux d'annoncer le développement d'une nouvelle techno. Mais, en même temps, si des pionniers ne misent pas sur des technologies émergentes, elles n'émergeront jamais. 

Dans cette perspective, les adeptes d'une techno ont raison de "parier" sur cette techno.

Dans le cas du web 3 (c'est-à-dire l'internet décentralisé ?), l'un des postulats est qu'un système décentralisé est préférable à un ou plusieurs systèmes centralisés (par les Gafams ? par les états ?).

Or, lorsqu'un système n'est pas contrôlé, la nature ayant horreur du vide, la plupart du temps, des minorités en prennent le contrôlent ou au final, le contrôle de façon indirecte.

Les cryptos et les NFTs ont permis à une minorité de s'enrichir à millions au détriment de late adopters qui se sont appauvris.

C'est ce qui se passe dans de nombreux systèmes non régulés, surtout dans la tech où l'appât du gain et la réussite rapide font partie de l'idéologie de certains cercles.

Tout cela ne résume évidemment pas le Web3, mais explique, en partie, qu'il ne tienne pas (toutes) ses promesses.

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