Metaverse de Facebook: même les employés de Facebook ont du mal à s'y mettre
"Tout le monde devrait avoir pour mission de tomber amoureux d'Horizon Worlds" ou le grand écart de communication de Facebook autour du Metaverse.
J'évoquais il y a quelques semaines, les doutes que j'avais sur l'explosion annoncée du Metaverse au potentiel publicitaire "énorme" et je concluais ma réflexion par le fait que ce ne serait ni les experts du digital, ni Marc Zuckerberg qui auraient le dernier mot et qui feraient basculer internet dans une nouvelle ère 3D, mais les utilisateurs eux-mêmes (de la génération Z ? Alpha ?)
Le patron du projet Metaverse de Meta, Vishal Shah me donne raison, d'une certaine façon.... :-)
Ce dernier essaie (vainement ?), de convaincre les développeurs de la génération qui travaillent sur le Metaverse, d'utiliser le dit Metaverse !!!
Parce que même au sein de Facebook/Meta/Reality Labs, l'univers 3D sur lequel l'avenir de Facebook/Meta repose, ne déclenche pas l'enthousiasme des foules au point que le patron lui-même est obligé de demander à ses troupes d'aller dans le Metaverse qu'il souhaite que les 5 milliards d'internautes utilisent un jour.
C'est en tout cas ce que rapporte le site US "The Verge" qui aurait eu accès à des notes en interne.
Le paradoxe est qu'exactement au même moment, Meta a lancé en Europe une campagne de spots TV pour vanter le potentiel du Metaverse pour le moment de l'éducation, en prenant de remplacer les interfaces du Metaverse actuel par des images de synthèse qui n'existe que dans la publicité.
A titre personnel, cela me confirme dans l'idée que le Metaverse tel qu'il est vendu par Meta est une arnaque marketing, mais comme je l'ai déjà signalé, ce seront les générations Z et Alpha qui décideront de son avenir. Pour l'instant, elles préfèrent Be Real (56 millions d'utilisateurs), le concurrent "sans filtre" d'Instagram (versus 300 000 utilisateurs pour Horizon Worlds, le metaverse de Meta).
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Pour Hervé de la Morinerie de la lettre d'information Power Game, l'enjeu pour Facebook/Meta était, en rachetant le fabricant du masque de réalité virtuelle Oculus Rift était de positionner sur le matériel de la potentielle prochaine génération de terminaux d'accès à internet, afin de ne pas être dépendant d'un autre fabricant de matériel (comme il l'est d'Apple pour l'internet mobile). A titre d'information, ce fin connaisseur du digital, précise que pour être présent par défaut sur les iphones, Google paie, par exemple, $10 milliards par an à Apple.
Il est probable que ce mouvement tactique soit vain car l'histoire du digital laisse à penser que, même si l'on s'appelle Alphabet ou Meta, on ne change pas de métier comme on le souhaite (notamment lorsque l'on passe d'un business model de service en ligne financé par la publicité à un métier de fabricant de hardware ou d'éditeur de logiciel). Aucune des deux sociétés n'est, selon moi, capable de créer de nouveaux usages ex nihilo (à l'instar de 99% des entreprises). Elles sont parvenues à dominer le marché de la recherche et des réseaux sociaux, qui existait déjà et qui se développaient rapidement. Mais dès qu'elles sortent de leur coeur de métier (recherche, vidéo et publicité pour Google, réseaux sociaux et publicité pour Meta), elles ont des difficultés: Google a échoué à populariser la réalité augmentée, à se transformer en fabricant de téléphone (seult 2% de PDM sur les US 7 ans après son lancement), Facebook a jusqu'ici échoué à populariser la réalité virtuelle).